mardi 6 septembre 2011

The Murdoch Identity


L'été est souvent synonyme de désespoir pour la fan girl. Les séries qui nous intéressent sont toutes finies ou, dans le meilleur cas, stoppées pendant deux mois.
Nous tombons toutes dans une torpeur qui ne s'éloigne qu'avec les teasers de septembre.
Parmi les plus optimistes, au rang desquelles nous sommes, Misara et moi, il y a celles qui en profitent pour découvrir des Tv shows laissés pour compte.
Celle ci est un petit bonus. Depuis trois ans, l'été avec Drac c'est Murdoch Mysteries. Le Grand Rattrapage.
Voilà une petite série canadienne sans prétention, produite par CityTV et qui a fait son chemin jusqu'à mon cœur.
Les « Murdoch Mysteries » sont même arrivés jusqu'à nous en Juillet 2008, mais France 3 après avoir constaté la faiblesse des audiences, n'a pas donné suite.
Comme je l'ai découverte de cette façon, j'étais plutôt frustrée de la déprogrammation après seulement 6 épisodes.
Franchement ce n'est pas un chef d'œuvre, mais il est impensable, de mon opinion, de la traiter de navet!
Cet été, on nous a programmé deux épisodes le 4 septembre...aucune certitude que ça continuera.( ça sent le remplissage de soirées sur France Télévision)

Promo de la saison 4 à l'hiver 2011.
Comme son nom l'indique, la série propose les aventures de William Murdoch, inspecteur à Toronto sous le règne de la Reine Victoria.
Il s'agit de l'adaptation réussie des best-sellers outre atlantique de Maureen Jennings qui  a su créer un personnage terriblement en avance sur son temps! (Et pour cause).
Voilà donc le détective Murdoch, passionné de « nouvelles technologies » (c'est un geek de l'époque si vous voulez) et qui se sert de ses capacités de déductions pour résoudre des crimes.
Oui, je vous l'accorde cela n'a rien d'exceptionnel, c'est très Sherlock Holmes.
C'est encore « un truc en costume ».
Mais rester à ce genre de critique prouve que vous ne regardez pas Murdoch Mysteries.
William fait progresser la police de son époque en développant les techniques dites « modernes » d'enquête.
Promo de la saison 1.
Où l'on vous fait croire qu'ils sont sérieux.
On y trouve donc, pèle-mêle, l'utilisation des empreintes digitales, l'ancêtre du Luminol (pour les traces de sang), les miroirs sans teint, la découverte des micro-ondes...etc

Murdoch a cette faculté de vous « enseigner » des faits historiques et des éléments de culture générale en les disséminant dans les intrigues.

Vous ne pouvez pas voir le suspect dans le noir? Pas de souci, William fabrique des lunettes de vision nocturne!
Vous ne pouvez pas le prendre sur le fait? Et si un appareil photo se déclenchait grâce au mouvement?

Rares sont les épisodes où une technique toute récente pour l'époque n'est pas mise à l'honneur.
On prend plaisir, depuis notre XXIème siècle, à deviner ce qu'ils vont fabriquer dans ce bureau.
Les moments de « Et si on avait, disons, des sortes de... » sont géniaux.

Ecoutez la description du matériel, essayez de comprendre où il veut en venir et vous vous entendez crier « Internet?! » ou « Le fax, il invente le fax! » et encore « il s'extasie sur un ascenseur! »

Bien sûr ce n'est pas Murdoch qui revendique par la suite son invention...sont pas fous les scénaristes!

Bien situé dans son époque (environ 1890), la série propose également un regard sur les mœurs de l'ère victorienne: rôle des femmes, place des descendants d'esclaves, maladies mentales encore méconnues, religion et pudibonderie.

Les enquêtes en elles mêmes sont prenantes. Pas franchement complexes.( Sauf une ou deux qui m'ont larguées complètement).
Il m'est souvent arrivé de deviner le coupable. (Parfois rien qu'à son look..)
Mais ce n'est pas vraiment important puisque vous attendez surtout de savoir comment Murdoch va coincer le sale type!
On peut quand même se faire surprendre par de beaux retournements de situations.
L'ambiance oscille habilement entre le complot gouvernemental et le huis clos façon Agatha Christie (mes histoires préférés car j'aime les situations « trop riches pour être honnêtes! »)
On a même des épisodes de pure fantaisie tel que le final de la 4ème saison « Murdoch in Wonderland » (Je vous laisse deviner) ou encore « Convalescence » (saison 2) qui sortent agréablement de l'enquête routinière.

Bien le bonjour, mesdames
Murdoch lui même est un être attachant et qui suscite toujours votre sympathie. (Il joué par le séduisant québécois Yannick Bisson connu pour son rôle dans « Sue Thomas »)

Là, je vous assure qu'il n'a rien à voir avec Holmes.

Le détective est aussi brillant que coincé ( parce qu'il a été élevé par des jésuites selon lui), poli a l'extrême, calme et désespérément gentleman.

Grand enthousiaste des sciences modernes, il est régulièrement en conflit avec ses croyances religieuses ce qui donne beaucoup de profondeur au personnage.
Sous ses aspects rigides c'est un homme plein de passion, bourré de talents cachés et enclin à la rêverie au travail.


L'une des meilleures parts de cette série c'est aussi sa vision des choses: lorsqu'il pense quelque chose, l'action vous le met en scène. Ça rend terriblement vivantes certaines de ses pulsions. (Et vous y croyez donc vous faites « enfin! Ah? Eh bien non.." Mais qu'est ce que c'est drôle!)

Dans ses enquêtes, il est aidé par trois personnes qui constituent la totalité de ses relations sociales. (Un geek je vous dis!)
Le fine fleur de la police de Toronto. Rien que pour vos yeux.
En tête desquelles le Docteur Julia Ogden (Hélène Joy) que toute femme ne peut qu'aimer.
Le docteur Ogden partage avec Murdoch la passion pour la technologie, qu'elle met en pratique dans sa morgue afin de venir en aide le plus souvent possible au détective.
Ce sont les experts à elle toute seule.

L'amour au temps de l'industrialisation. C'est dur.
Belle et intelligente, je ne vous gâche rien en révélant qu'elle fascine notre cher William.

Mais contrairement à lui, qui se montre souvent prompt aux préjugés, c'est une femme résolument moderne. Elle milite souvent à la limite de l'acceptable pour son époque, revendique ses batailles pour arriver à exercer librement son métier, ne prend pas de mari par choix...
Et ce, en étant parfaitement féminine, souriante, gracieuse et excessivement bien élevée.
( Message du comité de soutien des féministes « Non aux bourrinasses bien masculines et caricaturales de séries »)

C'est le personnage qui recèle le plus de secrets, que le téléspectateur apprend toujours avec émoi.
Sa relation avec Murdoch est tout simplement divine. Et irritante. Divinement irritante?

Époque victorienne oblige, ces deux là se tournent autour et se sourient mais leur histoire est impressionnante de lenteur. (Shippers, shippeuses, armez-vous de patience, vous allez grincer des dents). Et à même temps, je mentirais en disant qu'elle n'est pas un élément à part entière de la série.

Le supérieur de Murdoch, l'inspecteur Brackenreid (Thomas Craig) représente la police à l'ancienne.
Bourru et colérique, il voit souvent d'un mauvais œil les méthodes trop indirectes de son détective.
Il privilégie l'action à la réflexion mais reste un très bon enquêteur.
Sa vulgarité souligne encore plus un personnage haut en couleur, qui cache, bien entendu, un cœur tendre et paternel pour son équipe.
Il se range finalement toujours aux décisions de Murdoch et le soutient même quand il ne comprend strictement rien à ce qui lui est exposé.

Enfin, le dernier membre de l'équipe est le réjouissant Constable Georges Crabtree. (Jonny Harris)
Assistant de Murdoch, c'est un enthousiaste qui a tôt fait de prendre William pour exemple.
Franchement maladroit, il n'entre tout de même pas dans le cliché du « boulet » et se montre souvent utile.
C'est sur lui que repose une grande partie des situations comiques, soit que son intervention apparaisse parfaitement hors de propos ( Il a beaucoup de tantes, à qui il est arrivé beaucoup de choses), soit que ses hypothèses dans un premier temps séduisantes, finissent dans le délire le plus total. (Sous les yeux médusés de Murdoch généralement).
Ses idées parfaitement anachroniques sont aussi un classique des épisodes.
C'est aussi le personnage qui subit le plus d'évolutions et qui entre parmi vos préférés par la porte de derrière, quand vous croyez n'avoir d'yeux que pour le personnage principal.

La série propose aussi des personnages secondaires récurrents qui vous font glousser de plaisir:
  • Le constable Higgins, « Dupont du Dupond » Crabtree.
  • L'aventureuse sœur de Julia: Ruby Ogden, libre, très libre journaliste d'investigation.
  • L'envoyé du gouvernement, agent secret multi-fonctions « Qu'on-sait-toujours-pas-c'est-quoi-son-travail »: Terrence Meyers.
  • Nicolas Tesla (oui, oui l'inventeur et idole de Murdoch)
  • Les richissimes époux Pendrick. (Madame est belle, Monsieur est intelligent. Non attendez...)

La série est l'occasion de « rencontrer» des personnalités telles que Conan Doyle (bien sûr!), H.G Wells, Houdini, le prince Albert..
Chacun apportant son savoir à telle ou telle enquête tout en dévoilant un aspect de leur personnalité auquel vous ne penseriez pas forcément...

"J'aime me balader avec vous, William, on ne s'ennuie jamais."
Bref, une série qui manque cruellement de moyens mais qui a su faire sans. Des personnages attachants, des enquêtes bien différentes les unes de autres..que demande le peuple?

Ce n'est pas LA série que je conseillerais à tous et toutes de voir. Mais elle mérite que l'on parle d'elle et qu'on l'essaie.


Vous vous fichez éperdument de savoir que:

  • L'inspecteur Murdoch est en réalité « Détective Murdoch » . Les deux appellations sont utilisées indifféremment mais le poste d'inspecteur lui est réellement et définitivement refusé dès la 1ère saison. Je vous laisse regarder pourquoi.
  • Le personnage de Murdoch est carrément à l'opposé de son interprète qui confesse être accro au sport, notamment le hockey (ce qui nous donne un William « bien bâtit et beau ») et être très souvent grossier. C'était  aussi un séducteur d'après ce que j'ai lu. Mais désolée les filles, il s'est rangé.
  • La série est en réalité une séquelle de trois téléfilms mais avec un casting différent:
Detective Murdoch Mysteries trilogy (2004):
Except the Dying
Poor Tom Is Cold
Under the Dragon's Tail
  • Elle a gagné trois Awards: Un Director Guild of Canada (Je ne sais pas ce que c'est, et à la lecture des catégories..toujours pas) et Deux Gemini (leur Golden Globes)
  • Les studios de Toronto ayant fermés avant le début du tournage de la saison 3, on peut signaler que c'est une série vagabonde.
    Cela dit, elle est majoritairement tournée dans l'Ontario et parfois en Angleterre.
  • Peu connue de par chez nous, elle est très difficile à trouver sous titrée. Quand c'est fait, il faut encore s'envoyer les pires traductions et fautes d'orthographes que je connaisse.
    L'un des rares cas où je recommande la version française, au moins pour les deux premières saisons.
Animation de Francis Manapul.
Mais Crabtree? Où est ton uniforme?
  • Murdoch Mysteries c'est aussi 13 webisodes absolument jouissifs appelés « Curse of the Lost Pharaohs », du nom du roman policier que se crève à écrire Crabtree durant la saison 4.(Vous sentez immédiatement le gag à répétition? Oui c'est le cas.)

    L'histoire illustre donc l'enquête inventée par le constable. Il y raconte à la première personne la « malédiction » qui frappe 13 égyptologues.

    Un mélange de scènes tournées par les acteurs et d'animation (par le canadien Francis Manapul) nous transporte dans l'univers de Georges. 

    La websérie n'est disponible que sur CityTv.com pour l'instant. Et nous ne sommes pas du bon coté de l'Atlantique...
    Le trailer plutôt réussi.

    Julia en robe rouge sexy.
    Oui, nous sommes dans l'esprit de Georges.

    Je parie que ce soir vous N'AVIEZ rien à regarder...
    DRAC

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