samedi 15 novembre 2014

Le Labyrinthe: Run Boy Run!!

" Tiens, je suis allée voir le Labyrinthe au ciné et...
- Ha, c'est le "Cube" pour ados ?
- Euh...oui probablement, avec Dylan O'Brien et franchement...

- Stiles de Teen Wolf !! " (Stiiiiiiiles !!!!!)

https://www.youtube.com/watch?v=PL6nMcpeb8I
Bande annonce!

Si vous aussi avez tenté d'avoir une conversation sur «The Maze Runner» de Wes Ball, sorti sur nos écrans le 15 octobre, vous avez sans doute remarqué que vous ne pouviez pas en placer une sans qu'on vous coupe la parole par un réflexe pavlovien de message publicitaire.

Qui? Au grand qui, a commencé avec cette histoire de" Cube"?

Attendez, je dis pas que c'est faux, il y a effectivement des similitudes, je dis juste : qu'est ce qui fait que tous les gens vous répondent la même chose alors qu'ils n'ont pas vu le film? Qui a lancé l'idée marketing?
Et pourquoi? Le film manque d'originalité dans son fond, je le concède, mais son traitement à l'écran et son rendu sont assez loin de Cube. Ouais, même pour "ados".

Si la troisième question qui vous est posée à ce moment là est «T'as lu le best-sellers/bouquin/livre?», vous avez votre tiercé gagnant de communication ultra rodée.

Non, je n'ai pas lu la trilogie: soit les romans « The Maze Runner » (le labyrinthe), « The Scorch Trial» (La Terre Brulée), «The Death Cure» (Le Remède Mortel). Le tout formant le cycle littéraire "L'Epreuve" complété de deux préquelles.
Là, à la lecture des titres, vous savez qu'ils vont prendre cher.

Je ne lis que très peu de littérature étiquetée "jeunesse" ou "ados". Je ne savais même pas qu'il s'agissait d'un succès d'édition jusqu'à ce que je sois rattrapée par la tactique de communication la plus efficace de cet automne.

 (Pour ceux qui ont vu le film, j'ai évidemment laissé de côté un aspect important du film, je ne suis pas une vilaine spoileuse.)


Bref : Le livre de James Dashner comme le film présente l'arrivée mouvementée d'un jeune homme (Dylan O'Brien-Stiles-de-Teen-Wolf-Oui-merci) au sein d'un groupe de garçons enfermés dans ce qui semble être un immense labyrinthe.
Il est apparemment impossible de trouver une sortie et la nuit, ceux qui s'aventurent dans le dédale n'en reviennent jamais.
Ignorant tout de cet endroit, amnésique, notre héros devra apprendre à respecter les règles de la communauté, y trouver sa place et ce faisant, aidé de Minho, Newt, Chuck, Alby et les autres, franchir les immenses murs d'enceinte pour défier la labyrinthe. Il en va de leur survie à tous.

Ici notre héros, basiquement, va devoir survivre au lycée. C'est pour ados, on vous a dit.
(Si si, matez les thèmes: Intégration, concurrence, pression extérieure des adultes, entraves et affirmation de soi...rébellion?)

C'est donc un Cube mais avec une moralité totalement différente! Merci la presse spécialisée.


Il s'agit, en fait, d'une dystopie classique: entendez, une histoire de science fiction plutôt tournée vers l'anticipation qui retranscrit un univers d'utopie négative. C'est une société où l'humanité (ou une part) souffre d'inégalités et où la vie est organisée de façon à empêcher le bonheur de tous. Si certains souffrent pour que d'autres soient heureux c'est une  contre-utopie au sens strict.

Rattrapée par mon amour pour les plans de groupe.
A noter quand même que dans le film, les reclus souffrent mais semblent parfaitement s'adapter à ce mode de vie. Ils font la fête, célèbrent les événements importants et ils ont même de l'alcool. 
Ces jeunes sont totalement adaptés à la situation. Ils ne luttent pas contre leur monde. A l'intérieur, tout va bien !  Ils ont crée leur propre société avec ses règles et ses obligations. Comme toute société, elle a ses risques mais ils sont parfaitement maîtrisés : il suffit d'attendre que les portes se referment. 
Du coup, j'ai envie de dire que les critères essentiels à la qualification de dystopie ne sont remplis qu'à la fin du film, quand "la vérité est révélée" ! Le reste du temps, il s'agit plus d'une simple histoire de huis clos dont il faut trouver la sortie. 

Alors, qu'est ce qui fait que ce film est une excellente surprise pour moi?

Principalement le traitement de l'histoire par la réalisation qui a fait pas mal d'efforts pour sortir du standard en la matière. Ça reste dans les clous mais c'est courageux.
A ceux qui ont lu le livre, est-il si sombre?
Sérieusement, ça fleure bon la violence de thriller tout ça.
Non parce que j'ai été étonnée, je pense. Le film, boum! C'est une claque quand vous pensez voir de bons sentiments triompher d'une gentille adversité.
Oui, il y a de l'humour mais sérieusement, ces gamins sont en enfer. La peur est très bien filmée, très forte: les murs et le labyrinthe sont glauques à souhait...
Ne parlons même pas de "Grievers", ces créatures mi-vivantes mi-mécaniques qui gardent les lieux et massacrent gaiement tout ce qu'elles croisent.


Attention léger spoiler!
Prenez un exemple : la séquence d'introduction est plutôt super bien fichue. Tandis que le jeune héros remonte vers la surface dans le monte-charge, complètement paniqué, le spectateur est direct collé à son siège. Ça grince, ça suinte, ça craque, ça vibre, et monte à une vitesse vertigineuse, le jeune homme est malade, comprends rien, a mal... Dieu que cette séquence est prenante.
Vous pouvez reprendre votre lecture.

Ok, c'est quoi la différence entre le "film pour ados" et "Cabin in the Woods", là? (On me signale dans l'oreillette que "Cabin in the Woods est typiquement un film pour ados qui veulent s'éclater un soir de Beer Pong. Je le concède, mais je parle d’honnêteté dans le niveau de violence).

La réalisation  de Wes Ball (« Ruin » court métrage d'animation à voir) est ultra rythmée. Je suis sérieuse, on arrête de respirer à des moments.
Le parti pris de filmer quasiment tout en opposant plongée et contre-plongée rappelle en permanence le piège de pierre et de métal dans lequel sont pris les personnages.
J'avoue qu'une des séquence de «chasse» reste gravée dans ma mémoire tant la caméra passe de longs plans dans lesquels débarquent les protagonistes en hurlant à des vues subjectives bien glaçantes depuis l'intérieur de leur groupe.
C'est cadencé à mort et ça fonctionne très bien. Hé, ça s'appelle «The Maze Runner» ou pas?


Évidemment, les explications nécessaires, les backgrounds, les conditions de vie ralentissent le premier tiers du film mais si on connait pas les règles, comment on les viole?
D'ailleurs, si vous regardez bien, il y a une grosse envie du film de faire "Bon, allez, ça c'est fait! Baston!!!"

J'aime comment tout s’enchaîne au pas de course. Il suffit de se laisser entrainer par les coureurs et découvrir le labyrinthe en même temps qu'eux. 
C'est un vrai film d'action / de mouvement. 

L'autre atout, ce sont les acteurs et les personnages incarnés. Ces jeunes garçons sont, à mon avis, tous très bons et parfaitement justifiables dans leurs actions. (Je suis un peu moins fan de Alby mais bon, c'est pas insupportable)
Et avouez, que ça, dans les films «d'ados» c'est assez rare, pas vrai ?
Exemple : J'aime Hunger Game mais je me plains souvent des rôles secondaires, qui s'ils sont attachants,  représentant la plupart du temps de gros boulets pour notre chère Katniss.

Hors, ici, la principale qualité des protagonites c'est leur maturité et leur capacité à analyser. Newt et notre héros amnésique en particulier. Même Gally (Will Poulter), votre «Bully» de service est d'une logique implacable. Buté et plutôt violent mais logique dans son raisonnement.


Tout ça joue parfaitement bien. Je sais qu'on leur demande surtout d'hurler en courant et de se disputer mais que ce soit Dylan O'Brien, qui est très à l'aise en archétype du gars qu'à rien demandé mais qui refuse l'alignement, Thomas Brodie-Sangster (Newt aussi connu par les amateurs de Game Of Thrones pour son rôle de Jojen Reed) pour l'ami intellectuel respecté de tous, Ki Hong Lee (Minho) en runner résigné...

Et j'en passe.

On notera une vraie diversité de personnages. Certes, légérement clichés mais beaucoup de caractères sont représentés : l'innocence (je m'en suis pas remise ...), la ténacité VS la placidité, la découverte VS la sécurité, le sage VS la folie du nouveau etc. Un groupe ne peut fonctionner que lorsque tout le monde à sa place. Chaque personnage a donc une fonction. Pas de relou à jeter ce qui est plutôt agréable dans un film avec autant de personnages. En règle générale, il y a toujours un rôle qui vous gave; qui est inutile ... 

Seul bémol : La fille. Ils ont UNE fille du nom de Theresa et elle est totalement inutile dans cet opus. En plus d'avoir un jeu très plat, décevant au possible.

Let's respect her!

Je ne suis pas tout à fait d'accord. Je crois qu'elle est inutile en temps que personnage féminin. En revanche, c'est elle qui apporte la vérité ... et ça, ça devrait être pris en compte. C'est, au final, assez agréable de ne pas résumer un rôle à son genre. Puis, contrairement à toi, je trouve que l'actrice s'en sort très honorablement. Elle ne fait pas tache au milieu de la bande d'acteurs.
Elle est fatalement réduite à son genre, vu que c'est la seule et c'est comme ça qu'elle est présentée. Je ne crois pas qu'elle apporte la moindre vérité au final. Son action est réduite car elle aurait pu être remplacée par un message. Ou n'importe quel autre médium.
Je crois qu'elle servira "plus tard" et je sens venir la romance inutile.

Bon, qu'est ce qui en ressort? 
Que faute d'une structure scénaristique à vous décoiffer, il y a une action de malade pour ce type de projet, un décor et une réalisation comme les grands et des acteurs à fond menés par Stiles de Teen Wolf, qui est, comme chacun le sait, le véritable héros de la série de la CW. ( Mais absolument !! Scott ne sert à rien ... même pas peur de se mettre une fanbase à dos ! ^^) Les interactions sonnent généralement justes et les émotions sont toujours proportionnées.
D'autant qu'on a en plus un projet machiavélique élaboré par des salauds d'adultes qui va compliquer tout ça! Si ça donne pas envie de lire/voir la suite, je sais pas ce qu'il vous faut!


Et on emprisonne pas la jeunesse, ok ?
On aiguise son esprit et son corps pour vaincre, quitte à y laisser des plumes.
Car seul l'immobilisme tue, c'est bien connu.

 
Drac
(Et Misara)

4 commentaires:

  1. Alors, alors...Cube, certes j y ai pensé deux secondes sur le postulat de base mais sinon ca n a rien a voir. Ca pourrait être rapproché de bien d autres histoires ou un groupe est coincé dans une situation dont ils n ont pas les éléments de compréhension (Lost?). L allégorie sur l adolescence, même si je comprends, j ai pas du tout vu parce que j ai eu du mal à les voir comme des enfants (pas seulement parce que certains sont trop sexy pour leur âge supposé). Pour paraphraser Coppola sur un autre film, c'est "une histoire d enfants qui vivent des situations d adultes". Ils ne sont deja plus des enfants pour moi lorsqu' on les rencontre.
    Pour moi, le premier tiers n est pas inutile. Il ne fait pas que donner des infos, il pose une ambiance, il joue son rôle dans la partition. Ca a une autre saveur mais qui fait partie du morceau et qui est aussi intense, bien que sur un autre tempo, que les courses endiablées. Le film est parfaitement mis en scène. Je ne pense que le scénario soit vide. Il est simple mais c est les détails et la justesse des persos qui font sa spécificité. Et ca c'est parfois plus dur que d écrire quelque chose de super compliqué. Les acteurs soit tous justes...sauf la fille.

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  2. Legers spoilers
    Pour la fille, je suis obligée de rejoindre Drac et je vais être plus méchante. Non seulement elle joue extrêmement mal, c'est inouïe de dégager aussi peu d émotions, et elle n a aucun charisme mais le perso ne sert ABSOLUMENT a rien. Elle n apporte aucune solution, aucun raisonnement, elle gémit un "Thomaaas" et c'est lui, en prenant des risques en plus, qui trouve tout seul la solution !!
    Elle se cache derrière les mecs !!! Non, mais sérieux quoi !!! Elle a même pas pu prendre un putain de bâton !!!
    On n a d autres choix que de la résumer a son genre, et c est navrant qu elle le représente, vu que le seul truc qu elle apporte ce sont ses longs cheveux. Bref, j'ai fait une allergie et elle vient de dépasser Lorie de Walking Dead dans les persos féminins qu il faut noyer...
    Coup de gueule passé...désolée... ^^

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  3. ...c est même un comic relief...vu que personne fait la blague a laquelle toi même tu penses quand elle débarque au milieu de 30 gars qui ont pas vu de filles depuis des mois... Ok, j arrête ^^

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  4. * même pas un comic relief

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