lundi 25 novembre 2013

Snowpiercer: "L'important c'est pas les cartes, c'est ce que vous en faîtes!"

Le jeudi en fin d'après midi, pour un ciné, seule, tranquille, c'est idéal. C'est un moment de pur plaisir cinéphile.
SAUF quand un couple a eu la même idée que vous et s'installe devant pour se peloter. Et ouais!
Alors je peux vous dire que le choix du film est primordial pour survivre aux démonstrations d'affection débordante.
Tout ça pour vous raconter dans quelles conditions j'ai vu « Snowpiercer : Le Transperceneige » de Bong Joon Ho (Mother, The Host).


Comment vous dire ? 
Le film mérite le visionnage à bien des égards. Déjà, parce que cette commande à un réalisateur relativement inconnu et coréen ne partait pas avec un véritable budget «digne de ce nom», avait un scénario issu d'un vieille BD désuète et se voyait imposer des acteurs occidentaux.
Ensuite, parce que la promo, orientale comme occidentale fut minimale et mal orientée.
Bref.. annoncé (à peine) comme un fiasco, ce film est en réalité, non pas parfait mais marquant, intéressant et déstabilisant comme j'aime.


Le scénario est dépouillé, 100% allégorique:
Lors d'une nouvelle ère glacière, l'humanité s'est quasiment éteinte.Les derniers survivants ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s’arrêter. A l'intérieur de la machine perpétuelle, un univers de classe où les pauvres, traités comme des resquilleurs sont asservis et affamés par les « puissants » de l'avant qui, eux, vivent dans l'opulence.
Curtis et un groupe d'hommes du wagon de queue se révoltent alors pour entament une remontée spectaculaire jusqu'à la locomotive. Ce qu'ils vont découvrir s’avèrera bien différent de ce qu'ils espéraient.

Scénario ultra classique donc, sans doute dû à l'héritage de la BD « Le Transperceneige », un monument français de la science fiction des années 80.
Hors, si Gravity a prouvé quelque chose c'est qu'un concept simple peut cacher beaucoup plus.

Bon de l'action il y en a un peu quand même!!
Vous qui êtes venus voir un film d'action plein d'héroïsme et de moralité, passez votre chemin ! Vous allez mourir d'ennui passé les 15 premières minutes.
Je ne vous mentirai pas : le film comprend de longs, vraiment longs moments de vide sidéré ou de dialogues précis qui cassent le rythme.

Pourtant, voilà un atout incroyablement puissant de la réalisation :
Rien ou presque ne correspond à ce que l'on peut attendre.
Mis à part un final un peu téléphoné et certains indices flagrants...C'est recherché donc bon.
L'univers lui même combine une ribambelle de décors ultra réussis comme autant de wagons traversés par nos héros: Depuis les bas-fonds post-apocalyptiques jusqu'aux riches premières classes façon vieille SF en technicolor et paillettes qui fadissent.
Le tout entouré de machines, écrans et fumées qui rappellent immanquablement mes meilleures heures devant Bioshock.

* s'emporte sur l'éclairage des scènes de ce wagon*
Oh...il y a Jamie Bell dans ce film! J'aime ce garçon!

Bong Joon Ho, qui fait régulièrement parler de lui dans les revues spécialisées pour son goût du mélange des genres et sa dextérité derrière une caméra (Voyez le décalé "The Host" pour vous en convaincre) a choisi ici une gestion de l'espace angoissante et de longs plans en travelling. Comme la camera avance avec l'équipée, l'ensemble donne une impression de poussée, de mouvement inexorable que j'ai adoré.

Curtis ou le mythe du héros.
Et donc au milieu de cet espace confiné, vous avez ce gars, Curtis, tout en muscles et en colère, joué par Chris Evans (Captain America). Dire qu'il se remarque est un euphémisme. Ce n'est pas seulement sa carrure, c'est aussi son interprétation. Je tiens à dire que j'ai vraiment apprécié Evans dans ce film ! Voilà ! C'est sans doute pas digne d'un oscar mais je vous défie de me dire le contraire : Les émotions négatives siéent à merveille à Captain America!
(La remontée du couloir comme le monologue final restent gravés dans ma mémoire...vous ne vous mettriez jamais en travers de la route d'un homme qui a ce regard là!)

Notre acteur est entouré de quelques autres bons, très bons : John Hurt en mentor abîmé, Tilda Swinton, écœurante, dont vous observerez bouche bée la gestuelle ambigüe et Ed Harris en leader cynique.

Comme tout ça joue un peu en dehors des sentiers battus, attendez-vous à être un tantinet déboussolé...

Je termine en parlant d'un second rôle absolument géant : Minsoo (joué par le célèbre Song Kang-Ho...dans son pays, hein?! Il a joué dans "Thirst" et "Le bon, la Brute et le Cinglé" quand même!).
Père, junkie, ingénieur et ancien nanti, son fil rouge est passionnant, l'interprétation, entre sagesse et désintérêt marque durablement le spectateur.
Accompagné de Yona (Ko Asung), sa fille, ils forment un duo fusionnel et désabusé mais touchant.
(Ils jouaient déjà le père et la fille dans The Host!!)

Minsoo, dans sa séquence d'introduction, est fabuleux de mépris.

Au final, une réalisaton atypique, de la SF un peu surannée, des rôles puissants et complexes...Beaucoup plus que ne laissait présager le projet galvaudé de départ.
A voir, au moins une fois!
 
PS: le couple a cessé ses effusions pendant les dernières minutes. Si ça peut vous renseigner sur l’intérêt du film...on sait jamais!
Ce site n'est toujours pas sponsorisé par Winamax 
malgré mes œillades appuyées...
Drac.

3 commentaires:

  1. J'ai trouvé ce film excellent, en allant le voir, j'avais seulement lu (rapidement) le synopsis et j'étais tentée, le seul film à l'affiche qui me donnait envie :) ça a été la surprise totale ! J'ai aimé le casting. J'avais vu Song Kong Po dans le très étrange Thirst. J'en ai parlé sur mon blog également :)

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    1. Dire que Thirst est étrange est un joli euphémisme. C'est un OVNI que j'avais adoré!
      J'avoue que je n'étais pas partie pour voir Snowpiercer, d'où une plus grande surprise encore. ( Donc meilleure?). Seul le titre d'un article sur rue 89 a attiré mon attention sur le film. Article...que je n'ai toujours pas lu!
      MERCI pour ton commentaire! Je vais aller lire ton article!

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  2. j'ai beaucoup aimé ! tres bien realisé et Evans creve enfin l'ecran !

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